ce 21 [February 1739]
Je n'ay pas le temps de vous parler de Zulime mon cher amy, je l'ay faitte en dix jours; elle me coûtera plus de dix semaines à corriger.
Je suis maintenant tout entier à mon affaire.
Me de Chambonin doit vous envoyer la copie de la lettre de mr Heraut que je reçois le 21, et ma réponse.
J'insiste toujours que ceux qui ont déjà signé une requête, en signent une nouvelle en forme, avec procureur. M. Heraut alors agira d'office, le procureur du roy de sa chambre informera contre Chaubert, et contre Desf. sans que je sois commis.
Je me suis rencontré avec vous dans les choses que je demande à m. Heraut. Mais si cela ne peut s'obtenir sans procez, je l'entreprendray hardiment, parceque je suis très sûr qu'il n'y a nulle preuve contre moy, et par ce que je compte sur vos bontez. M. de Maurepas a parlé fortement, c'est une obligation nouvelle que j'ay à mon cher ange gardien. Je n'ay point écrit au cardinal, j'ay fait mieux, j'ay écrit à Barjac.
Je crois que j'aurois deu commencer le procez criminel rondement puisque mr de Mainieres est le bau frère et l'amy du juge. Le grand point est que Tiriot se souvienne de la lettre du 16 aoust 1726 dans la quelle, il cite le libelle de Desfontaines intitulé L'apologie.
Pardon de tant de misères, mais il y va du bonheur de ma vie qui vous est dévouée. Je vais écrire à mr votre frère pour le remercier.
Mille respects à me Dargental.