ce 16 [January 1739]
Mon cher ange gardien envoyez chercher Berger, ou le chevalier de Mouhi, dites leur ce qu'il faut que je sache.
Je crains les fausses démarches. Ne vous donnez pas la peine d'écrire; mais faites moy écrire. Vous recevrez par Tiriot, vers et prose pour votre amusement.
Cirey baise vos ailes. Envoyez je vous prie à mr Heraut la lettre du sr du Lyon, et faites m'en tenir une copie. Mandez nous comment vous aurez trouvé le cachet du paquet qui vous parviendra par Tiriot.
ce 15
Je vous demande en grâce de luy faire sentir combien sa conduitte a été irrégulière, combien madame Duch. a dû être outrée de sa lettre ostensible, dans laquelle il démentoit ses anciennes lettres sur Desf. et faisait le petit ministre, là, où il ne devoit être qu'amy; combien il est mal d'avoir envoyé sa lettre au prince. Vous pouvez le gronder et luy plaire, car je vous connais. Je vous embrasse avec la plus vive tendresse.
V.
ce 15
Faites rage auprès de Mr Heraut.
Sans doute vous avez donné ma lettre à mr Defrene.
Je rouvre ma lettre mon cher ange gardien pour vous dire qu'en pareille affaire rien n'est à négliger, qu'il faut absolument que ce Tiriot respecte au moins d'anciens bienfaits et une vieille amitié, qu'il aille chez mr Heraut, qu'il y soutienne sa lettre du 16 aoust 1726, où il acuse Df. du libelle intitulé apologie, qu'il voye Deon, en un mot qu'il me serve. Il le doit, et vous pouvez luy faire entendre que c'est le seul moyen de plaire au prince dont il attend sa fortune. Tournez cette âme de boue du bon côté. Je me flatte que mr de Pondevele a bien voulu parler fortement à M. de Maurepas. J'ay écrit à Barjac mon amy, au curé de st Nicolas, amy de mr Heraut, à mr Dufay qui le voit souvent, à Made la princesse de Conty, acusée de protéger Desf. à Mr de Lomaria, soupçonné de pareille horreur, à Silva, à mr de Lezouet, à mrs Dargenson. Je mourray ou j'auray justice. Ora pro nobis.
V.