1739-01-28, de Voltaire [François Marie Arouet] à Bonaventure Moussinot.

Mon cher abbé voicy une cinquième fournée.
J'espère qu'enfin Mr Dargental sera content. S'il l'est, faites en faire vite 3 copies, pour les principaux magistrats, car j'en feray faire aussi trois, et surtout une pr le chev. de M. qui en fera l'usage qu'il croira le plus convenable, c'est à dire que dès que mr d'Argental aura aprouvé vous mettrez le Mouhi en besogne.

Je vous prie d'aller voir mon neveu chez mr de Montigni, rue Clocheperce, près de votre logis, et de luy dire que des étrangers ayant présenté requête, il est indispensable qu'il en donne aussi une. Parlez luy fortement, et tendrement.

Une des choses les plus essentielles, c'est que l'on engage le bâtonier et les anciens avocats à désavouer au nom du corps, le libelle qui est mis si impudemment sous le nom d'un avocat.

Voyez si quelque avocat voudroit s'en charger. Il y a un monsieur Pajot qui demeure dans votre quartier, et qui étoit intime amy de mon père. Je vous recomande cette branche de l'affaire mon cher abbé. Il faut sortir de là tout à fait à notre honneur. C'est le plus grand service que vous puissiez rendre à votre intime amy V.

J'ai reçu des lettres de mr Dargenson, de mr de Maurepas, et de mr Heraut au commencement de l'année. Allons notre train.