1739-01-20, de Voltaire [François Marie Arouet] à Bonaventure Moussinot.

Mon cher abbé, je vous réitère mon instante prière de vous faire munir d'un de ces libelles, et d'avoir par devers nous un procez verbal, qui servira en temps et lieu.

Après avoir vu les personnes que je vous ay prié de voir et après avoir procuré avec adresse et sans vous commettre ce procez verbal, votre mission sera faitte.

Recomandez surtout au chev. de M. de ne rien faire sans m'avertir, que L'ancien mémoire ne luy reste point entre les mains, qu'il attende le nouveau.

J'ay encor corrigé le mémoire pour la troisième fois, ainsi attendez cette troisième leçon que j'envoye à mr Dargental, et que j'enverray à plusieurs magistrats avant qu'il soit imprimé.

Ecrivez moy que cette affaire demande absolument ma présence à Paris, et brûlez ma lettre. Je vous aime de tout mon cœur. Adieu.

Surtout que le chev. de Mouhi détruise le ridicule soupçon qu'on a que je suis l'auteur du préservatif.

Je vous prie de m'envoyer aussi les œuvres de l'abbé Nadal qui se vendent chez Briasson.

Ecrivez à mr Dargental que s'il y a quelque chose à faire copier, quelque course à faire, argent, carosses, services, tout est prest.

Vale.