1739-01-07, de Voltaire [François Marie Arouet] à Bonaventure Moussinot.

Mon cher abbé voicy un paquet qu'il faut sur le champ envoyer à mr le chevalier [? de Mouhi . . . puisque] non, lisez le, portez le vous même, qu'il l'imprime, qu'il n'y ait pas le moindre retardement.
L'ouvrage est sage, intéressant, et nécessaire. Il vaudra quelque argent au chevalier. On peut en tirer au moins 500 exemplaires, qu'on corrige les fautes de copiste, qu'on n'épargne rien, que L'impression soit belle, sur le plus bau papier. Donnez 50lt d'avance à ce cher chevalier, qu'il m'écrive régulièrement, et amplement, qu'il m'envoie les feuilles à corriger. Je vous conjure d'envoyer quelqu'un acheter la Voltairomanie chez Chaubert, en présence de 2 témoins, cela suffira. Vous en ferez faire un petit procez verbal recordé des 2 témoins chez un commissaire, secrètement, et nous poursuivrons en temps et lieu. Abouchez vous avec le chev. pour cela je vous en prie.

Adieu, je suis malade, je vous embrasse.

V.

Il est bon de ne tirer d'abord que 500 exemplaires.

J'espère que nous en aurons une seconde édition.