à Remusberg ce 19 de Févr: 1738
Monsieur, On vient de me rendre Vostre lettre du 23 de Janv: qui sert de réponse ou plustôt de réfutation à celle du 25 de Desembre que je Vous avois écrite.
Je me repens bien de m'estre engagé trop légèrement et peutêtre inconsidérément dans une Discusion Métaphisique avec un adversaire qui va me battre à platte couture, mais il n'est plus tems de recullér lorsqu'on en à déjà tens fait.
Je me souviens à cette ocasion d'avoir été présent à une dispute où il s'agisoit de la préférence ou de la Musique française ou de L'itaillene. Celui qui fesoit Valoir la française se mit à chantér misérablement une ariete itaillene, en soutenent que c'étoit la plus abominable du monde, de quoi on ne disconvenoit point, après quoi il priya quelqun qui chantoit très bien en français et qui s'en aquita à merveille, de faire les honeurs de Lulli; il est certain que si on avoit jugé de ses musiques diférentes sur ces échantillons, on n'auroit pu que regrettér le goût itaillen, quoi qu'au fond je crois qu'on auroit mal jugé.
Le métaphisique ne ceroit elle pas entre mes mains ce que cet ariete itaillenne étoit dans la bouche de ce Cavaillér qui n'y entendoit pas grand'chose? Quoi qu'il en soit j'ai Vostre gloire trop à cœur pour Vous cédér gain de Cause sans plus faire de résistence. Vous aurai l'honneur d'avoir vaincu un adversaire intrépide, et qui se servira de toute Les Défences qui lui restent et de tout son magazin d'arguments avens que de battre la Chamade.
Je me suis apersus que la diférence dans la magnière D'argumentér, nous éloignoit Le plus dans les sisthèmes que nous soutenons. Vous argumentéz à posteriori, et moi a priori. Ainsi pour nous conduire avec plus d'ordre et pour évitér toute confusion dans Les profondes ténèbres métaphisiques dont il nous faut débrouiller, je crois qu'il ceroit bien de comencér par établir un principe certain. Ce sera le polle après le quel nostre bousolle s'orientera, ce sera le centre où toute les lignies de mon raisonement doivent aboutir.
Je fonde tout ce que j'ai à Vous dire sur la providence, sur la sagesse, et sur la présience de Dieu. Ou Dieu est sage ou il ne l'est pas. S'il est sage, il ne doit rien Laissér au hazard, il doit se proposér un but, une fein en tout ce qu'il fait et de là sa préscience, sa providence, et la Doctrine du Destin irrévocable; si Dieu est sans sagesse ce n'est plus un Dieu, c'est un estre sans raison,un aveugle hazard, un asamblage contradictoire d'atribus qui ne peuvent existér Réellement. Il faut donc nésecèrement que la sagesse, la prévoyence, et la présience soient des atribus de la Divinité, ce qui prouve sufisemment que Dieu Voit les efets dans leurs Causes et que com͞e infiniment puisant Sa Volonté s'acorde avec tout ce qu'il prévoit; remarquéz en pasant que cesi détruit les contingens futures à l'égard de Dieu, car l'avenir ne peut point avoir d'incertitude à L'égard d'un estre tout scean qui Veut tout ce qu'il peut, et qui peut tout ce qu'il veut.
Vous trouverai bon que je Vous réponde àprésent aux objections que Vous venéz de me faire. Je suiverai L'ordre que Vous avéz tenu, affein que par ce parallelle la vérité en deviene plus palpable.
La liberté de L'hom͞e telle que Vous la définiséz ne saurois avoir celon mon principe une Raison sufisente, car com͞e cette liberté ne pouroit venir qu'uniquement de Dieu, je vais vous prouvér que cela même implique contradiction, et qu'ainsi c'est une chose imposible. Dieu ne peut changér l'esence des choses, car com͞e il lui est impossible de donner quatre cotéz à un triangle, en tems que triangle, et com͞e il lui est imposible de faire que le passé n'aye pas été, ausi peu sauroit-il changér sa propre esence. Ore il est de son esence (come un Dieu sage tout puisant, et conoisent l'avenir) de fixer les événements qui doivent arivér dans tout les siècles qui s'écouleronts, il ne sauroit donnér à L'hom͞e la liberté d'agir d'une magnière Diametrallement oposée à ce qu'il avoit Voulu, de quoi il résulte qu'on dit une contradiction lors qu'on soutient que Dieu peut donner La liberté à l'home.
2. L'hom͞e pence, opère des mouvements, et agit, j'en conviens, mais d'une magnière subordon͞ée aux lois imuables du Destein. Tout avoit été prévu par la Divinité, tout avoit été règlé; mais l'hom͞e qui igniore l'avenir ne s'apersoit pas qu'en semblent agir indépendemment toute ses actions tendent à remplir les décres de la providence.
3. Je vous avoue que j'ai été ébloui par le début de Vostre troisième objection, j'avoue qu'un Dieu trompeur, isu de mon propre sisthème, me surprit, mais il faut examinér si ce Dieu nous trompe autans qu'on le veut bien faire croire.
Ce n'est point L'être infiniment sage, infiniment conséquent qui en impose à ses créatures par une liberté feinte qu'il semble leur avoir donnée. Il ne leur dit point, Vous êtes libre, Vous pouvéz agir selon Vostre volonté etz, mais il a trouvé àpropos de cachér à leurs yeux les resorts qui les font agir. Il ne s'agit point isi du ministhère des passions qui est une voye entièrement ouverte de nostre sugetion. Au contraire il ne s'agit que des motifs qui déterminent nostre Volonté; c'est une idée d'un bonheur que nous nous figurons, ou d'un aventage qui nous flate et dont la représentation sert de règle à toute les actes de Nostre Volonté. Par ex. un Volheurne déroberoit point s'il ne se figureroit un état heureux dans la position du bien qu'il veut ravir à un tel; un avare n'amaseroit pas trésort sur trésort s'il ne se représentoit un bonheur idéal dans l'entassement de toute ces richeses, un soldat n'exposeroit point sa vie s'il ne trouvoit sa félicité dans l'idée de la gloire et de la réputation qu'il se peut aquiérir, d'autres dans l'avensement, d'autres dans des récompences qu'ils atendent, en un mot tout les homes ne se gouvernent que par les idées qu'ils ont de leur aventage et de leur bien être.
4. Je crois d'ailleurs que j'ai sufisemment devlopé la contradiction qui se trouve dans le sisthème du franc arbitre tent par raport aux perfections de Dieu, que relativement à ce que l'expérience journaillère nous confirme. Vous conviendréz donc avec moi que les moindres actions de la vie découlent d'un principe certain, d'une idée d'avantage qui nous frape, et c'est ce qu'on apelle motifs raisonables, qui sont celon moi les Cordes et les Contrepoix qui font agir toute les machines de L'univers, ce sont là ces resorts cachéz dont il plait à Dieu de se servir pour asugetir nos actions à Sa Volonté Suprême.
Les Tempéraments des homes, et les causes ocasionelles (toutes égallement aservies à la Volonté Divine) donent ensuite lieux au modifications de leur Volontéz, et causent la Diférence si notable que nous Voyons dans les actions des humains.
5. Il me semble que les révolutions des Corps céleste, et l'ordre auquel tout ces mondes sont asugetis, pouroit me fournir encore un argument bien fort pour soutenir la nécesité absolu;
pour peu que l'on aye conoisence de l'astronomie on est instruit de la régularité infinie avec la quelles les planètes font leurs cours, on conoit d'ailleur les loix de la pesenteur, de l'atraction, du mouvement, toutes loix imuables de la nature. Si des corp de cete nature, si des mondes, si tout l'univers est asugeti à des loix fixes et permanentes, coment esque Mesieurs Clarcs, et Neutons Viendront me dire que l'hom͞e, cet estre si petit, si imperceptible en comparaison de ce Vaste univers, que dije, ce malheureux reptille qui rampe lui même sur la surface de ce monde, qui n'est qu'un point dans l'univers, cette misérable créature aura seulle le préalable d'agir au hazard, de n'estre gouverné par aucune lois, et en dépit de son créateur de se déterminer sens raison dans ses actions car qui soutient la liberté entière des hom͞es nie positivement que les hom͞es soyent raisonables, et qu'ils se gouvernent celon les principes que j'ai alléguéz si desus. Fauseté évidente, il ne faut que vous conoitre pour en estre convaincu.
6. Ayens déjà répondu à Vostre sixième objection, il me sufira de rapeller ici que Dieu ne pouvent pas chengér l'essence des choses, ne sauroit par conséquent Se privér de ses atribus.
7. Après avoir prouvé qu'il est contradictoire que dieu puise donnér à l'home la liberté d'agir il seroit seroit superflux de répondre à la septième objection, quoi que je ne saurois m'empêcher de dire au noms des Volfs et de Leibnitz, aux Clarcs et au Neutons, qu'un Dieu qui Dans la régie du monde entre dans les plus petits détails, dirige toute les actions des hom͞es dans le même tems qu'il pourvoit aux besoins d'un nombre inombrable de mondes qu'il meintien, me paroit bien plus admirable qu'un Dieu qui à l'exemple des Nobles et grands D'Espagnie adoné à l'oisiveté ne s'ocupe de rien, et de plus que deviendra l'imensité De Dieu si pour le soulagér nous lui autons les soins des petits détails?
Je le répète le Sisthème de Volff explique le motif des actions des homes conformément aux atribus de Dieu et à l'autorité de l'expérience.
8. Quand aux emportements et aux pasions Violentes des hom͞es, ce sont des resorts qui nous frapent puisqu'ils tombent Visiblement sous nos sens, les autres n'en existent pas moins, mais ils demendent plus d'aplication d'esprit et plus de méditation pour estre découvers.
9. Les Désirs et la Volonté sont deux choses qu'il ne faut pas confondre, j'en conviens; mais le triomphe de la Volonté sur les Désirs ne prouve rien en faveur de la liberté, aucontraire ce triomphe ne prouve autre chose sinon qu'une idée de gloire qu'on se représente en supriment ses désirs, une idée d'orgueil quelque fois ausi de prudence nous déterminent à Vaincre les Désirs, ce qui est équivalent de ce que j'ai établi plus haut.
10. Puisque sans Dieu le monde ne pouroit pas avoir été créé, com͞e vous en convenéz, et puisque je Vous ai prouvé que l'hom͞e n'est pas libre, il s'ensuit que puisqu'il y a un Dieu, il y a une nécesité absolue et puisqu'il y a une nécesité absolue, l'hom͞e doit par conséquent y estre asugeti et ne sauroit avoir de liberté.
11. Lorsqu'on parle des hommes toute les comparaisons prises des hommes peuvent cadrér; mais dès qu'on parle de Dieu, il me paroit que toute ces comparaisons devienent fauses, puisqu'en cela nous lui atribuons des idées humaines, nous le fesons agir com͞e un hom͞e, et nous lui fesons jouér un rolle qui est entièrement oposé à Sa Majesté.
Réfuteroige encore le sisthème des Sociniens après avoir sufisemment établi le mien? Dès qu'il est démontré que Dieu ne sauroit rien faire de contradictoire à son esence, on en peut tirer la conséquence que tout raisonement qu'on poura faire pour prouvér la liberté de l'hom͞e cera toujours égallement faux. Le Sisthème de Volf est fondé sur des atribus que l'on a Démontré en Dieu, le sisthème contraire n'a d'autre baze que des supositions, et com͞e il est sûr que la première de ces supositions est évidemment fause, vous comprenéz bien que toute les autres s'écroulent d'elles mêmes.
Pour ne rien laisér en arière je dois Vous faire remarquer quelque inconséquence qui me paroit estre dans le plaisir que dieu prend de voir agir des créatures libres; on ne s'apersoit pas qu'on juge de toute choses par un certain retour qu'on fait sur soi même, puisque par ex: un hom͞e prend plaisir à voir une république laborieuses de fourmis pourvoir avec une espèce de sagesse à sa supsistence, on s'imagine que Dieu doit trouvér le même plaisir aux actions des homes. On ne s'apersoit pas en raisonent de la sorte, que le plaisir est une pasion humain et que com͞e Dieu n'est pas un homme, qu'il est un être parfaitement heureux en lui même, il n'est pas suseptible ni de joye, ni de tristesse, ni d'amour, ni de haine, ni de toutes les pasions qui troublent la tranquilité des humains.
On soutient il est vrai que Dieu Voit le pasé, le présent et l'avenir, que le tems ne le vieillit point, et que le moment d'àprésent, des mois, des anées, des milles miller d'anées ne changent rien à son être et ne sont en comparaison de sa durée (qui n'a ni comencement ni fin) comme un instant, et moins encore qu'un clin d'œuil.
Je vous avoue que le Dieu de Mons: Clarc m'a bien fait rire. C'est un Dieu assurément qui fréquente les cafés et qui est à politiquer avec quelque misérables Nouvellistes sur les conjonctures présentes de l'Europe. Je crois qu'il doit estre bien embarasé àprésent pour devinér ce qui se fera la Campagnie qui vient en Hongrie, et qu'il attent avec grande impatience l'arivée de ces événements pour savoir s'il s'est trompé dans ses conjectures ou non.
Je n'ajouterai qu'une réflextion à celles que je viens de faires, c'est que ni le franc arbitre, ni la fatalité absolue ne Disculpent la Divinité de la participation au Crime, car que dieu nous donne la liberté de mal faire ou qu'il nous pouse imédiatement cela revient àpeuprès au mème, il n'y a que du plus ou du moins. Remontéz à l'originne du mal vous ne pouvéz que l'atribuer à Dieu, àmoins que vous ne vouilléz embrasér l'opignion des Manichéens touchant les Deux principes ce qui ne laisse pas que d'estre hérissé de Dificultéz. Puis donc que celon nos sisthèmes Dieu est égallement père des Crimes ainsi que des vertus, puisque Mesieurs Clarcs, Locs et Neuton ne me présentent rien qui Consilie la sainteté dans lui avec le fauteurs des crimes, je me vois obligé de conservér mon sisthème. Il est plus lié, plus suivi, et après tout je trouve une espèce de consolation dans cette fatalité absolue, dans cette nésesité qui dirige tout, qui conduit Nos actions, et qui fixa les Destinées. Vous me dirais que c'est une maigre consolation que celle que l'on tire des considérations de nostre misère et de l'imuabilité de nostre sort? J'en conviens, mais il faut bien se contenter de cette consolation faute de mieux, ce sont de ces remèdes qui asoupisent les douleurs, et qui laisent à la nature le tems de faire le reste.
Après Vous avoir fait un exposé de mes opignions, j'en viens comme vous à l'insufisence de nos lumières. Il me paroit que les hom͞es ne sont pas faits pour raisonér profondément sur des matières abstretes. Dieu les à instruits autans qu'il leur est nésesaire pour se gouvernér dans le Monde mais non pas autant qu'il faudroit pour contentér leur Curiausité, c'est que l'homme est fait pour agir et non pas pour contemplér.
Prenéz moi monsieur pour tout ce qu'il vous plaira pourvu que Vous vouliéz croire que Vostre personne est L'argument le plus fort qu'on puisse me présentér en faveur de nostre Etre. J'ai une idée plus avantageuse de la perfection des hommes en Vous considérant, et d'autans plus suije persuadé qu'il n'y a qu'un dieu, ou quelque chose de Divein qui puise rasemblér dans une même personne toute les perfections que vous possédez. Ce ne sont pas des idées indépendentes qui vous gouvernent, Vous agiséz selon un prinsipe, selon la plus sublime Raison; donc vous agiséz celon une nécesité. Ce sisthesme bien loin d'estre contraire à l'humanitéz et aux Vertus y est même fort favorable, puisqu'en trouvent nostre intérêt, nostre bonheur, et Nostre satisfaction dans l'exercise de la vertu ce nous est une nésecité de nous portér toujours envers tout ce qui est vertueux, et com͞e je ne saurois ne pas estre reconoisent sens me devenir insuportable à moi même, mon bonheur, mon repos et l'idée de mon bien estre m'obligent à la reconoisence.
J'avoue que les hom͞es ne suivent pas toujours la vertu, et cela ne vient que de ce qu'ils ne se font pas touts la même idée du bonheur, que des causes étrangères, ou que les pasions leurs donnent lieux de se conduire d'une magnière diférence et celon ce qu'ils croyent de leurs interest dans ces moments où le tumulte des pasions fait surçoir les mures délibérations de la raison.
Vous Voyéz monsieur parce que je viens de Vous dire que mes opignions métaphisiques ne renversent aucunement les principes de la bonne moralle, d'autans plus que la Raison la plus épurée nous fait trouver les seuls véritables intérêts de Nostre conservation Dans la senne moralle.
Aureste j'en agis avec mon sisthème come les bons enfens envers leurs pères, ils conoisent leurs défauts et les cachent, je Vous présente un tableau du bon côté; mais je n'igniore pas que ce tableau à un revers.
On peut disputér des siècles entiers sur ces sortes de Matières et après les avoir pour ainsi dire épuisées on en revient où l'on avoit començé; dans peu nous en serons à l'anne de Burinam.
Je ne saurois aséz vous dire monsieur jusqu'à quel point je suis charmé de Vostre franchise. Vostre sincérité ne vous mérite pas un petit éloge, c'est par là que vous me persuadé que Vous êtes de mes amis, que Vostre esprit aime la vérité, et que vous ne me la déguiserai jamais. Soyéz persuadé monsieur que Vostre amité et Vostre aprobation m'est plus flateuse que celle de la motyé du genre humain. Je me dis avec Ciceron,
Si j'aprochois de la Divine Emillie je lui dirois comme l'ange anonciateur, Vous êtes la bénite d'entre les fem͞es car Vous posédés un des plus grands Hom͞es du Monde, et j'auserois lui dire, Marie à choisi le bon parti, elle à ambrasé la philosophie.
Envérité Monsieur Vous étiéz bien nécesaire dans le monde pour que j'y fuse heureux. Vous venéz de m'envoyér deux épitres qui n'ont jamais eues leurs semblables, il cera donc dit que Vous vous surpacerais toujours Vous même?
Je n'ai pas jugé des épitres que Vous m'avéz envoyé com͞e d'un thème philosophique mais je les ai considérées comme des ouvrages tisus par les mains des grâces; Vous avéz ravis à Virgille la gloire du poème épique, à Corneille celui du Téâtre, vous en faites autant àprésent aux épitres de Depreaux. Il faut avouér que Vous êtes un terible homme! c'est là cette Monarchie que Nabuchotnosar vit en rêve et qui engloutit toute celles qui l'avoient précédées.
Je finis en vous prient de ne pois laiser longtems dépariées les belles épitres que Vous avéz bien Voulu m'envoyér, je les atens avec la dernière impacience et avec cete avidité que Vos ouvrages inspirent à leurs lecteurs.
La philosophie me prouve que Vous êtes l'estre du monde le plus digne de mon estime, mon cœur m'y engage; et la reconoisence m'i obligent. Jugéz donc de tout les sentimens avec les quels je suis,
Monsieur,
Vostre très fidelle ami
Federic