1723-09-23, de Voltaire [François Marie Arouet] à François Augustin Paradis de Moncrif.

Je viens d’écrire à Monsieur Dargenson sur ses sceaux.
Je vous suis infiniment obligé de l'atention que vous avez eue à me mander une nouvelle aussi intéressante pour moy. Vous me donnez tous les jours des preuves de votre amitié qui augmentent ma reconoissance mais qui ne peuvent pas augmenter mon goust pour vous. J'ai envoié Marianne à melle Le Couvreur. Elle m'a dit que vous souhaitiez être à la lecture au foier de la comédie. Je vous remercie de tout mon cœur de ce que vous voulez bien l'entendre. Ce n'est qu'une ébauche imparfaitte; les vers ne sont point faits; et cela ne vous fera pas grand plaisir, mais vous m'en ferez baucoup de m'en dire votre avis et de me mander l'effet que vous croyez qu'elle fera lorsqu'elle sera travaillée. Je vous suplie de m'envoier la critique d'Inès dont vous me parlez. Adieu mon cher ami, je vous aime de tout mon cœur.