A la Chenaie, 18 juillet 1827.
Monsieur le comte,
M. Féli, depuis sa dernière lettre, en a reçu deux de Mme la comtesse de Senfft dont il la remercie beaucoup, et auxquelles il répondrait en ce moment, si l'état de sa santé le lui permettait. Il garde le lit, et sort d'un accès de fièvre qui a duré dix-huit heures. C'est dimanche dernier qu'il a commencé à en ressentir les atteintes. Il est beaucoup mieux maintenant, mais, comme par suite de cette crise il pourra être pendant plusieurs jours trop faible .pour écrire, il m'a chargé de vous en prévenir, afin que son silence ne vous surprenne pas. Du reste, il désire aussi que vous sachiez que cette crise momentanée n'est pas de nature à donner des alarmes.
Il a reçu dernièrement une lettre de Mme la comtesse Riccini. Il vous prie d'avoir la bonté de lui écrire, pour lui faire savoir qu'étant malade en ce moment il ne pourra lui répondre aussi tôt qu'il l'aurait désiré, et qu'elle ne devra pas non plus être étonnée de son silence pendant quelque temps. Il a reçu dernièrement la nouvelle brochure de l'abbé Clausel, qui est la seconde contre la Société Catholique. Cette brochure est parvenue, sous le couvert du ministère des affaires ecclésiastiques, à M. le duc de Rivière, qui l'a renvoyée à M. Frayssinous, en lui écrivant qu'il ne pouvait croire qu'elle lui eût été adressée avec son autorisation, et que, pour le prévenir de cet abus de confiance, il lui renvoyait ce pamphlet sans l'avoir lu.
M. l'abbé Jean ne reviendra à la Chenaie que dans le mois de septembre ; sa santé est bonne.
Permettez-moi, monsieur le comte, de terminer ce bulletin par l'expression de mon profond respect.