1778-05-16, de Voltaire [François Marie Arouet] à Gabriel Charles de L'Attaignant.
L'Attaignant chanta les belles.
Il trouva peu de cruelles
Car il sut plaire comme elles.
Aujourd'hui plus généreux
Il fait des chansons nouvelles
Pour un vieillard malheureux.
Je supporte avec constance
Ma longue et triste souffrance
Sans l'erreur de l'espérance,
Mais vos vers m'ont consolé.
C'est la seule jouissance
De mon esprit accablé.

Je ne peux aller plus loin, monsieur. M. Tronchin, témoin du triste état où je suis, trouverait trop étrange que je répondisse en mauvais vers à vos charmants couplets, l'esprit d'ailleurs se ressent trop des tourments du corps mais le cœur du vieux Voltaire est plein de vos bontés.