1769-05-14, de Voltaire [François Marie Arouet] à Catherine Josephte de Pougny de Guillet, baronne de Monthoux.

Madame,

Vous ne pouviez me donner une nouvelle plus consolante dans le triste état où je suis.
Les maladies cruelles qui m'accablent ne me permettent pas de venir vous féliciter, mais elles ne dérobent rien à ma sensibilité. La fièvre que j'ai depuis deux mois me sépare entièrement de tout le monde, et je ne me flatte pas de pouvoir sortir de mon lit de plus d'un mois.

Je ne suis point étonné que madame la générale de Saint-Pierre fasse des actions nobles et généreuses, sa réputation me rend tout croyable d'elle. Je me flatte qu'enfin vous serez heureuse autant que vous méritez de l'être.

J'ai l'honneur d'être, avec bien du respect, madame, votre très humble et très obéissant serviteur,

Voltaire

La précipitation fait qu'on ne peut faire d'enveloppe.