1778-03-27, de Frederick II, landgrave of Hesse-Cassel à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

C'est avec toute La Reconnaissance imaginable que j'ai appris par Mon Ministre Le Baron de Boden Les Expressions obligeantes dont vous vous êtes servies à mon Egard.
Il n'a été que L'interprête des sentimens de mon Cœur, et vous Connoissés depuis Longtems comme je pense au sujet d'un Ami que j'aimerai tant que je vivrai. J'ai été bien fâché d'apprendre vôtre Cruelle maladie, je fais Les Vœux Les plus vifs pour La Conservation du Nestor des Philosophes et des Beaux Esprits. Je vous prie de me faire donner souvent des Nouvelles de vôtre santé à La quelle je prends toute La part imaginable. Recevés aussi mes sincères félicitations du succès Eclatant de La Tragédie d'Irene, c'étoit une Justice due de La Nation Française à son Sophocle. Oserai je espérer par L'Amitié qui nous Lie que vous voudrés bien me L'Envoyer afin que je puisse La faire Représenter sur mon Grand Théâtre de L'Opéra, avec tout L'appareil qu'elle demande.

Je vous prie au reste d'être persuadé de L'Amitié sincère avec La quelle je suis

Monsieur

Vôtre très humble et très obéissant serviteur

Frederic L. D. Hesse