1770-12-27, de Anne Rose Calas à Voltaire [François Marie Arouet].

Monsieur,

Si je ne me fusse pas trouvé incomodé dès le landemain de mon arrivée à Paris mon premier soin aurait certainement été de vous remercier de l’aceuil que vous avéz daigné me faire à Ferne.
Je m’acquite aujourd’huy de ce devoir et quoy que ce soit bien tard mon coeur n’en est pas je vous assure moin pénétré de reconaissance pour les bontés infinie que vous m’avés témoigné.

Je vous prie Monsieur d’agréer Mes voeux pour la conservation de vos jours et de votre santé. Personne ne peut en faire de plus sincères ny de plus Etandue. Ils sont proportioné aux obligation que je vous ay, ceux de ma famille sont les même. Elle me charge de vous en assurer, et de leurs profond respect. Ozeraige Monsieur vous prier de faire agréer nos obéissance à Madame Denis? Nous faison les voeux le plus sincères pour sa conservation.

J’ay l’honneur d’être avec un très profond respect

Monsieur

votre très humble et très obéissante servante

veuve Calas

Trouvés bon Monsieur, que je me joigne à notre respectable veuve pour vous assurer de mon respect et des vœux que je fais pour votre santé, pour la conservation de vos jours et la satisfaction de vos désirs. Madame Calas, toute sa famille et moi n’avons jamais qu’un cœur et qu’une voix pour sentir vos bienfaits et les célébrer.

Vous aurés apris depuis peu la cruelle disgrâce de Mr le Duc de Choiseul. Nous en sommes aussi pénétrés que vous; la consternation paroit générale.

Agrées encore Monsieur de nouvelles assurances des sentiments d’Estime, d’admiration et de respect avec lesquels j’ai l’honneur d’étre

Monsieur

Votre très humble et très obéissant serviteur

Lavaysse