à Ferney 3e xbre 1771
Sire,
Vôtre Majesté m’a honoré de trop de bontés pour que je ne mêle pas ma voix à toutes celles qui font des vœux pour vôtre conservation et pour vôtre bonheur.
Ma voix, à la vérité, n’est que celle qui crie dans le désert, mais elle est sincère, elle part du coeur, et quel cœur en effet ne doit pas être sensible à tout ce qui intéresse vôtre personne! Il faut être barbare pour ne vous pas aimer: il faut entendre bien mal ses intérêts pour ne vous pas servir; mais la vraie vertu et la vraie bonté triomphent de tout à la fin. Permettez moi de faire les vœux les plus sincères pour vôtre félicité dont vous êtes si digne.
J’ai l’honneur d’être avec la plus sensible reconnaissance et le plus profond respect
Sire
de vôtre Majesté
Le très humble.