[January 1778]
J'ai reçu, monsieur, les deux volumes que vous avez eu la bonté de m'envoyer.
Ma solitude, mon âge, et mes infirmités m'ont laissé un cœur toujours plein de la mémoire de mr Desmahis. Je suis très sensible aux soins que vous prenez de faire connaître au public le mérite d'un homme si aimable. Il fut trop tôt enlevé aux gens de goût et de bonne compagnie. Le juste éloge que vous faites de ses ouvrages et de sa personne, fait égalemt aimer l'auteur et l'éditeur. Vous augmentez mes regrets par le présent que vous voulez bien me faire, et votre style me console de sa perte.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, &c. &c.
Voltaire