à Ferney 21e 8bre 1777
Messieurs,
Dans l'éxcez d'abattement où je suis, et dans le déplorable état de mes affaires et de ma santé, je reçois une espèce de consolation de Monseigneur.
Il m'écrit du 11e 8bre ces propres paroles,
‘Vous pouvez être assuré que ma recette de Montbelliard ne manquera pas de vous paier l'acompte que vous demandez.’
Vous savez, Messieurs, que cet à compte est de vingt mille Livres, dix aujourd'hui, et dix à la fin de Décembre. Je vous répète que je vous devrai la vie. Les cinquante mille Livres que vous me devrez encor outre les rentes ordinaires s'arrangeront aisément. Je vous suplie de me tirer de peine par une réponse prompte.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois
Messieurs
Vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire