19e 7bre 1769, à Ferney
Mon cher ami, j'ai dumoins obtenu un diplôme montbelliardin pour recevoir du sr Rosey sept mille Livres tous les trois mois, et il a donné sa soumission.
J'ai aussi promesse de passer contract à Colmar à ma volonté. Par ce contract on me subrogera aux droits du sr Dietrich. Ce sera à vous d'en dicter l'acte. Je ne veux pas que vous perdiez cette petite aubeine. En attendant, je vous prie de vouloir bien préparer le sr Rosey à m'envoier quatorze mille livres en or au mois d'octobre prochain. Celà est un peu lourd. Le voilà chargé de me paier cinquante six mille livres par an. Je doute beaucoup qu'Horbourg et Richwir puissent fournir cette somme.
Je supose que la caisse de Montbelliard versera dans la sienne de quoi me paier. En tout cas j'ai dû demander un paieur que je pusse contraindre; et il est à croire que la régence de Montbelliard ne laissera pas Rosey exposé à recevoir des assignations.
C'est avec mes rentes de Montbelliard que je compte paier ce que j'ai promis à ma famille; et je n'aurais que des embaras nouveaux si Rosey n'était point éxact. Je vous suplie de l'en avertir. Me voilà, comme vous voiez, possesseur de Richwir et d'Horbourg.
Je ne sais pas comment se nomme la terre que le baron s'est apropriée; aiez la bonté de me le mander. Il faut bien que la régence ait de quoi rembourser Dietrich, puisqu'elle s'est engagée au nom de Mr Le Duc de Virtemberg à me passer contrat de subrogation. Si j'étais plus jeune je viendrais signer à Colmar.
Je vous embrasse, mon cher ami, du meilleur de mon cœur.
V.