1777-08-12, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Antoine de Claris, marquis de Florian.

Mon cher ami, je vois par vôtre lettre du 7, que vous éssuiez tout ce qui arrive dans toutes les affaires.
On vous chicane, on vous embarasse; on veut se justifier à vos dépends. Vous êtes trop sage, et vous connaissez trop bien le monde pour croire un mot de tout ce qu'on vous dit.

Si vous avez un des mémoires sous le nom d'Olivier, vous me ferez plaisir de me l'envoyer; c'est là, dit-on, qu'on prétend trouver les prétendus fondements du procez qu'on vous intente. Vous pouriez m'envoier ce petit factum par le moien de Mr Vasselier.

La mort subite de Mr de Trudaine me plonge dans une douleur que je ne puis vous exprimer. Le nouveau dérangement qu'elle cause dans mes affaires et dans celles de Racle, est le moindre sujet de mon affliction; il est cependant considérable. Les malheurs ont fondu sur moi comme la grêle depuis six mois. Vous m'enseignez à suporter tant de disgrâces.

Mes respects à la compagne de vôtre voiage et de votre vie.

V.