26 avril 1777
Je me hâte, mon cher ami, de vous acuser la réception de vôtre lettre du 22.
Ce n'est point un procez qu'on vous fait, c'est une persécution absurde, et qui tient de l'orgeuil du despotisme. Mais je ne crois pas que cette tirannie puisse avoir des suites dangereuses. Ce que nous éprouvons Made Denis et moi à Dijon est plus désagréable. On dit que notre affaire me coûtera vingt mille francs pour un petit manque de formalité. Cette aubaine me réduit à demander l'aumône dans la ville que je bâtis. Je me consolerai quand je vous verrai à Dijon.
Je vous remercie de la bonté que vous avez de vouloir bien nous aporter nos patentes. J'écrirai au jeune conseiller qui est fils du célèbre médecin de Lachapelle. Nôtre destinée est d'avoir obligation à sa famille.
On juge actuellement Mr Le Mal de Richelieu. J'ai bien peur que son procez ne lui coûte plus que le mien. Je vous ai déjà mandé, je crois, que vôtre Olivier n'est plus icy Il n'est pas le seul de son nom qui se soit éclipsé. Je vous plains bien vous et vôtre belle compagne. Je la prie d'être bien persuadée du vif intérêt que je prend à cette avanture, qui serait bien ridicule si elle n'était pas révoltante.