4e février 1760
L'ami Labat a cinquante mille écus à votre service mon cher monsieur; une autre personne en a cent mille, tout ce qu'on demande c'est un emprunt de la province, avec un acte, de profit et de perte également partagez, il ne s'agit donc plus que de faire savoir aux fermiers généraux qu'on souhaitte traitter avec eux, et Mr d'Epinay viendra traitter avec des pleins pouvoirs.
A l'égard du consentement de M. l'intendt c'est une formalité qui n'est pas difficile. Il ne peut s'opposer au voeu de la province, et à l'intérest du roy, vous le ferez aisément entrer dans vos sentiments.
Quant à l'absurde insolence de l'horloger Croze, et de Sedillot son, nous espérons qu'elle sera réprimée. Cet homme a toujours dans la tête que le bled ne m'apartient pas. Cependant nous le mangeons àprésent. Qui pourait d'ailleurs m'empêcher d'avoir acheté du bled de Brillon dans ma terre? cet horloger est il inquisiteur? et ses calomnies, ses outrages, son procez verbal convaincu de faux? ne méritent ils pas punition?
Je suis résolu à m'adresser au Roy et à demander réparation d'honneur mais je me flatte que M. l'intendant ne me réduira pas à cette nécessité.
Adieu monsieur je compte sur vos bontez et j'espère que j'auray le bonheur de réussir dans la petite affaire que vous avez bien voulu me confier.
Je suis à vous entièrement pour ma vie
V. t. h. ob. sr
V.