1777-08-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis de Laus de Boissy.

Je suis condamné, monsieur, à des souffrances intolérables, dans ces derniers jours de ma vie.
Votre lettre du 2 juillet et votre très jolie comédie m'auraient fait oublier mes maux, si quelque chose pouvait les adoucir. Il m'a fallu passer plus d'un mois sans pouvoir vous remercier, et c'est pour moi une nouvelle peine. Si j'ai encore quelques jours à vivre et si ces jours sont un peu moins douloureux, soyez sûr, monsieur, que je les passerai à nourrir dans mon cœur tous les sentiments que je dois à vos bontés, et à un mérite aussi reconnu que le vôtre.

J'ai l'honneur d'être, avec un attachement respectueux, etc.

Voltaire