1777-07-16, de Voltaire [François Marie Arouet] à Philippe Antoine de Claris, marquis de Florian.

Mon cher ami, vous avez ramené le beau temps à Dijon.
Ramenez y tout d'un temps l'indulgence et l'équité. Revenez le plus tôt que vous pourrez, et revenez content de votre voyage.

Si vous voyez m. Béguillet, notaire des états de Bourgogne, homme de lettres, et mon confrère dans l'académie de Lyon, je vous prie de lui dire où est son gros ballot; ce sera à lui à décider par quelle voie on pourra le lui faire parvenir.

Je m'imagine que nous aurons le plaisir de vous revoir à la fin de ce mois, vous et votre décrétée, que messieurs du parlement n'ont décrétée, sans doute, que par pure coquetterie.

J'ai enfin perdu le seul protecteur qui me restait en France, le seul qui pouvait faire un peu de bien à ma colonie délabrée; m. de Trudaine est remercié, lui sixième, comme vous savez. Versoy est protégé avec les plus grandes distinctions. Voilà une belle occasion pour être plus philosophe que jamais, et pour se détacher des biens périssables de ce monde-ci.

Made Denis vous fait à tous deux bien des compliments.

V.