10e avril 1767
Je reçois, mon cher ami, vôtre Lettre du 3e avril.
Coquelet a certainement aprouvé les infâmies de Fréron sur la famille Calas. J'en suis certain; mais pour ne pas compromettre mr De Beaumont retranchons ce passage. Je crois que vous pouvez très bien faire imprimer la Lettre par Merlin avec l'addition que je vous envoie. Cette publication me parait essentielle. Aureste, les Welches sont bien Welches, mais il faut les forcer à goûter le noble et le simple. Ils commencent à n'aimer que les tours de passe passe et les tours de force. Le goût dégénère en tout genre, c'est aux Français à ramener les Welches. Je n'ai encor reçu ni le ballot des mémoires pour Sirven, ni aucun envoi de Lyon. Je suis dans la position la plus désagréable et la plus gênante. Pourquoi faut-il que je sois dans un désert et séparé de vous?
Je ne doute pas que vous n'aiez communiqué le premier chant de la guerre civile à Made Deflorian. J'ai pris la liberté de tirer une petite Lettre de change sur vous en faveur de Briasson qui m'envoie des livres beaucoup trop chers par la voie de Dijon, lesquels me parviendront probablement dans six mois.