18e janvier 1764
Je remercie mon cher frère du droit écclésiastique qu'il m'a fait parvenir par l'enchanteur Merlin.
On dit que Lambert est en prison; et ce qui est étrange, ce n'est pas pour avoir imprimé les males semaines de Fréron.
On a beaucoup parlé à Paris du retour du cardinal de Bernis. On l'a regardé comme un grand évênement, et c'en est un fort petit. Mais, est-il vrai que vingt quatre jésuites du Languedoc se sont choisi un provincial? est-il vrai que vôtre parlement demande au Roi l'expulsion de tous les jésuites de Versailles? est-il vrai qu'on tient au parlement l'affaire de L'archevêque sur le bureau, et qu'on s'expose à l'excommunication mineure et majeure?
Je ne peux plus que faire des vœux pour la tolérance. Il me parait qu'il n'y en a plus guères dans le monde. Les ennemis sont ardents, et les fidèles sont tièdes. Je recommande nôtre petit troupeau à vos soins paternels.
Je vous suis très obligé de m'avoir recommandé à Briasson pour les volumes des figures.
J'ai toujours oublié de demander à frère d'Alembert ce qu'était devenu le pauvre frère De Prade; n'en savez vous point de nouvelles? Prions Dieu pour lui, et Ecr: L'inf . . . Priez aussi Dieu pour moi, car je suis bien malade.