2 mars 1768
Mon cher ami, vraiment ne doutez pas de ma discrétion sur l'affaire de la Harpe ni même de mon indulgence; mais il est d'une nécessité indispensable que vous parliez à m. Dalembert avant que la Harpe ait embouché cet Antoine.
Il est nécessaire que vous vouliez bien vous joindre à moi pour engager m. Dalembert à faire à ce jeune homme une exhortation paternelle; car en vérité la Harpe a de furieux torts, et il a cruellement blessé mon amitié. Encore une fois je lui pardonne tout, mais je souhaite qu'il se repente, et qu'il se corrige. Parlez à m. d'Alembert je vous prie.
Qu'est ce qu'une lettre de l'archevêque de Cantorberi à votre archevêque? Qu'est ce qu'un mandement d'un évêque suffragant de Strasbourg pour manger gras le carême? On parle aussi d'une relation de l'expulsion des Jésuites de la Chine. La presse hollandaise fournit tous les huit jours de ces plaisanteries. Cela amuse les gens oisifs.
Voici, mon cher ami, ma réponse à m. Debret. Les gazettes disent qu'il n'y aura plus de directeurs particuliers des vingtièmes: que deviendrez vous? Parlez donc de vous à votre ami. Ecr. l'inf.
A propos vous ai je dit qu'il n'y a pas un mot de vrai dans l'aventure prétendue de l'honnête criminel et qu'il me l'a écrit lui même? On ne peut jouer de Gabriel Cramer.