8e avril 1777, à Ferney
On m'assure, Monsieur, que pour avoir droit de préférence sur les autres créanciers de Perrachon, je dois articuler les conditions auxquelles je lui ai donné une Lettre de crédit sur vous de six mille Livres.
Ce sont ces conditions que je vous demande. Je ne les ai point par devers moi, et il m'est essentiel de pouvoir énoncer les propres paroles par lesquelles je lui ai donné la Lettre de crédit sur vous.
Je vous suplie très instamment encor une fois, d'avoir la bonté de me faire transcrire une copie de cette Lettre de crédit. C'est la seule manière d'assurer mon paiement en justice, sans quoi je risque de perdre l'argent que j'ai prêté à cet homme avec trop de facilité. Je me flatte que vous voudrez bien me faire ce plaisir dans la triste situation où je me trouve.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, Vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire