2e avril 1777, à Ferney
L'état où je suis, Monsieur, m'avertit de mettre ordre à mes affaires.
Je n'ai aucun papier de la part de Perrachon qui soit en règle. Il m'avait promis de m'avertir chaque fois qu'il se servirait de mon nom auprès de vous pour vous demander de l'argent, jusqu'à concurrence de Deux mille écus, pour lesquels j'avais eu la facilité de lui donner sur vous une Lettre de crédit. Vous me tireriez d'un très grand embarras si vous vouliez bien m'envoier la copie de la Lettre que j'eus l'honneur de vous écrire, pour lui procurer cet argent que vous lui avez donné. Celà ne coûtera que la peine de faire transcrire quelques lignes. Je vous aurai l'obligation de m'avoir mis l'esprit en repos sur une affaire qui ne laisse pas de m'inquiéter. Je regarde vôtre amitié et vos bons offices comme une consolation sur laquelle je dois compter.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire