29e 7bre 1777 à Ferney
Je donne aujourd'hui, Monsieur, sur vous, une Lettre de deux mille quatre cent Livres, paiable à vue à l'ordre du sr Auziere de Ferney, et en voicy une autre de pareille somme qui sera je crois paiable à vue à Paris.
Mes embarras augmentent tous les jours, et j'aurai bien de la peine à me tirer d'affaire pour ma Colonie. Vous m'avez mandé en dernier lieu que vous aviez à moi en compte courant, environ vingt cinq mille Livres. J'ai besoin de savoir si je puis compter sur ces vingt cinq mille Livres, ma traitte de 9250 au profit du sr Tardy, aiant été paiée. Celà m'est d'une extrême importance.
A L'égard des quatrevingt mille livres de mon compte à temps, j'avais toujours pensé depuis environ trois ans, que ce compte à temps se montait en éffet à quatrevingt mille Livres; et que parconséquent j'avais les intérêts de ce capital à ma disposition dans l'occasion. Ces intérêts se montent pour trois ans à neuf mille six cent livres. Mandez moi je vous prie bien éxactement si je me trompe, et sur quoi je puis compter. Vous avez vos Livres en règle, et il vous suffira d'un coup d'œil pour me faire une réponse précise. Je vous prie de me continuer vôtre amitié et vos bons offices.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire