7e 9bre 1767, à Ferney
Je reçois à la fois, mon cher ami, vôs deux Lettres du 20 octobre et du 1er 9bre.
Je ne demande autre chose, sinon que mon procureur s'oppose (en vertu de mon hipothêque antérieure) à toutes délivrances d'argent ou fruits aux créanciers de Lyon. L'arrêt viendra ensuitte quand il poura. Peut être qu'avant l'arrêt le sr Jeanmaire aura pris un parti raisonnable. Mais il faut l'y forcer. Il m'a donné cent paroles qu'il ne m'a point tenues. Il me devra soixante et dix sept mille Livres au premier Janvier, et aiant reçu ordre il y a aumoins six semaines de m'envoier trois cent Louïs d'or, il ne m'a donné que des Lettres de change pour quatre mille cinq cent Livres. Il ne sait pas la triste situation où il me réduit. Il vient de m'écrire une Lettre très ridicule; je lui ai fait une réponse Cathégorique, dont j'enverrai copie s'il le faut à Mr Le Duc De Virtemberg lui même: je veux absolument que les choses soient en règle. C'est une justice que je dois à ma famille, mais je ne manquerai jamais de respect ni d'attention pour ce prince.
Soiez bien sûr aussi, mon cher ami, que je ne manquerai jamais de reconnaissance envers vous.
Je vous suplie de vouloir bien m'envoier les noms des marchands de Lyon, et de me faire savoir la somme de la créance du Baron banquier Dietrich.
V.