1776-05-19, de Elisabeth Marie Constance de Löwendahl, comtesse de Turpin de Crissé à Voltaire [François Marie Arouet].

Quiconque aime les lettres, monsieur, quiconque s'en occupe, semble avoir acquis le droit de vous importuner.
M. l'abbé de Voisenon, qui fut mon ami particulier dans les dernières années de sa vie, vous appelait son maître. Il m'a confié, en mourant, ses manuscrits; je les garde précieusement, comme le fruit de vos leçons. Je remplirai l'intention de mon ami, en publiant ses ouvrages; je les remplirai encore mieux, si j'obtiens votre agrément. Je vous fais encore une prière, c'est de me permettre d'insérer dans le recueil de ses œuvres, ce que j'ai pu conserver de sa correspondance avec vous. Il n'est rien à quoi votre nom ne puisse donner le sceau de l'immortalité. S'il vous restait entre les mains quelques vers de m. l'abbé de Voisenon, quelques manuscrits que vous jugeassiez dignes de paraître, je vous serais infiniment obligée de vouloir bien me les envoyer. Je saisis avec empressement cette occasion de vous assurer de l'admiration avec laquelle j'ai l'honneur d'être, &c.

L. C. D. T.