à Paris, 9 avril 1769
Monsieur,
Le sol sur lequel on voyait il y a deux mille ans les habitations des grands hommes de l'antiquité, en le retraçant à notre souvenir, nous remplit encore aujourd'hui de vénération pour leur mémoire.
Mais une sensation infiniment plus attendrissante pour vos comtemporains, c'est d'avoir sous leurs yeux le séjour de l'homme qui illustre le plus ce siècle, si ressemblant et peut-être supérieur aux beaux jours d'Athènes & de Rome.
A travers la faible teinte de mes crayons si on reconnaît ces lieux d'où le génie de votre philosophie ne cesse, en se jouant avec nos erreurs de nous montrer le sentier de la vérité. Je m'estimerai heureux d'avoir le premier essayé de transmettre à la postérité l'asile d'un homme qui pour le bonheur de la génération présente eût dû venir plusieurs siècles plus tôt et des leçons du quel nos arrière petits neveux moins ignorants et de meilleure foi que nous, tireront tout le fruit.
J'ai cru ne pouvoir ennoblir d'avantage ma pensée qu'en la dédiant au sage négociateur de nos intérêts avec les peuples qui nous entourent. Il m'a semblé que vous visiez, ce ministre et vous, au même but, celui de nous rendre tous parfaitement heureux.
Personne n'est plus pénétré d'admiration et de respect pour vous monsieur que
votre très humble &a.