aux Délices par Geneve 4 février 1762
Je crains madame d'envoier par la poste à votre altesse sérénissime une tragédie où elle ne verra du moins que les malheurs du temps passé.
Si elle L'ordonne, je tenterai cette voye, heureux si elle peut se plaire quelques moments à voir dans les infortunes de l'antiquité, un faible crayon des calamitez qui affligent aujourdui la terre!
Puisse le nouvau gouvernement de la Russie contribuer à faire cesser les douleurs et les allarmes publiques!
Je m'occupe actuellement à L'édition de Pierre Corneille. J'espère mettre cet ouvrage à vos pieds à La fin de cette année.
Si elle daigne faire parvenir à mademoiselle Corneille les témoignages de sa bonté, elle peut me les faire adresser par son banquier de Francfort. Elle fait ses respectueux remerciments à votre altesse sérénissime. Je me mets aux pieds de son auguste famille avec le plus profond respect.
le Suisse V.