à Ferney 3e May 1776
Messieurs,
La noblesse de vôtre procédé envers moi, m'enhardit à vous faire des propositions sur des objets plus importants.
Il s'agit de vôtre intérêt avec les habitants qui bordent le païs de Gex du côté du Jura, le long de la petite rivière nommée la Valserine. Les habitans de ce terrain depuis le petit canton de Lelex jusqu'au Rhône offrent de vous paier une indemnité telle que vous la jugerez convenable, si vous voulez bien comprendre cette petite langue de terre dans le païs de Gex. Il semble en effet qu'en gardant le pont de Bellegarde on serait à l'abri de toute contrebande. C'est à vous, Messieurs, qui sans doute connaissez parfaittement le local à décider si cet arrangement est convenable ou non.
L'autre prière que nos Etats ont à vous faire, est de vouloir nous dire combien de sel vous pouvez ordonner qu'on nous fournisse.
Si vous voulez bien me confier vos intentions je les communiquerai à nos états qui partageront ma reconnaissance.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments que je vous dois
Messieurs,
vôtre très.