22e février 1776
Le vieux malade de Ferney a reçu les instructions du cher philosophe patron des oprimés.
Il en fera certainement usage. Peut être faudra t-il attendre le saint tems de Pâques. Les ministres seront alors un peu moins accablés d'affaires. Une raison encor plus forte, c'est que j'espère dans ce tems là passer quelques jours avec le patron de l'humanité. Ce sera probablement ma dernière Pâques, car ma santé baisse tous les jours. Je finirai trop heureusement ma carrière si je puis travailler sous vôtre dictée à délivrer des hommes de l'esclavage où des moines les ont mis. Ne pourai-je parvenir à briser des fers si honteux après nous être tirés de ceux des fermiers généraux?
Je vous embrasse bien tendrement, mon cher philosophe.
V.