1776-01-31, de Voltaire [François Marie Arouet] à Louis Gaspard Fabry.

Ma foi, Monsieur, vous êtes un homme admirable.
Vous sauvez ce pauvre petit païs. Je vais être sur le champ vôtre commissionaire auprès de Monsieur Turgot. Il faut espérer qu'il engagera les fermiers généraux à traitter avec vous selon vos offres.

Je remarque que tous les noms des sindics et conseillers d'aujourd'hui, étaient des noms de bons marchands des rues basses en 1681. C'est à ceux qui tiennent aujourd'hui leurs boutiques à conclure avec vous l'abonnement que vous leur demandez avec tant de justice.

La mère de mon ami Wagniere compte sur le débit du sel que vous lui avez promis. Je vous prie instamment d'insister là dessus avec Messieurs les sindics.

Il y a un pauvre homme à Gex nommé Chabot qu'on dit avoir longtems et bien servi la ville de Gex, et qui mérite qu'on le favorise dans cette occasion.

J'ai l'honneur d'être avec un respectueux attachement, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire