Je n'ai encor, Monsieur, aucune réponse du ministère, ni sur la pleine consommation de ses projets ni de ses promesses, ni sur l'exhorbitante indemnité prétendue par des personnes qui n'ont aucun besoin d'indemnité.
Cependant, le tems aproche où il faudra finir cette affaire si importante au païs.
J'envoie à tous les genevois possesseurs de terres au païs de Gex, les petits billets dont nous sommes convenus. Vous avez eu la bonté de vous charger du mandement. Il est certain qu'il profitera de la grâce du Roi autant que nous puisqu'il a une infinité de petits droits à paier au bureau de Meyrin et à celui de Verney. C'est à vous à voir si vous voulez qu'on propose à Messieurs du mandement d'entrer dans nos fraix ou de paier à un bureau établi par vous les mêmes droits qu'ils paiait à la ferme générale. A quelque projet que vous vous arrêtiez, vous savez que je suis entièrement à vos ordres, je les attends. J'ai l'honneur d'être avec un respectueux attachement, Monsieur, vôtre très humble et très obéissant serviteur
Voltaire
à Ferney 26e 9bre 1775