à Geneve le 13 sept. 1775

Mg^r,

J'eus l'honneur de vous écrire au mois d'octobre dernier sur la commission secrète dont vous m'aviez chargé par ordre du Roy.
Je n'ai pas reçu de réponse, sans doute parce que S. M. a jugé à propos de s'en tenir à ce qu'elle m'avoit d'abord prescrit.

Différentes raisons m'engageant Mg^r à faire un voyage à Paris, j'ai demandé un congé & j'espère l'obtenir dans peu de jours et je voudrois en profiter le plustôt possible. Dans cette circonstance je ne me suis pas cru libre avant d'avoir reçu de vous de nouveaux ordres sur le parti que je dois prendre relativement à l'affaire que vous m'avez confiée. Je vous supplie donc de me faire sçavoir si je dois charger mon secrétaire de faire en mon absence ce que vous m'aviez prescrit le cas prévû arrivant. Quoiqu'il n'y ait très peu d'apparence que la personne dont il s'agit succombe au poids des ans pendant le peu de mois que je resterai en France, puisqu'elle se porte mieux que jamais et n'a aucune incommodité.

Je dois vous ajouter mg^r que mon secrétaire qui a déjà été trois fois chargé des affaires du Roy pendant mes absences est un homme sage et discret.

J'ai l'h^r.