à Ferney ce 7e juillet 1775
Vous n'avez probablement point reçu, mon cher philosophe, une lettre que je vous avais écrite il y a près d'un mois, sous l'enveloppe de mr de Vaines. Je vous priais de dire un petit mot au roi de Prusse au sujet de mr d'Etallonde de Morival. Ce monarque vient de combler nos vœux et de surpasser nos espérances. Il appelle m. de Morival auprès de lui, il le fait son ingénieur et capitaine, il lui donne une pension. Cela vaut mieux ce me semble que d'aller se mettre à genoux à Paris devant messieurs, et de leur avouer qu'on est un impie qui vient faire entériner sa grâce.
Le roi de Prusse en faisant cette belle action m'écrit la lettre la plus touchante et la plus philosophique.
Je vous envoie la requête au roi très chrétien, par laquelle mr de Morival ne lui demande rien.
V.