1775-07-03, de Voltaire [François Marie Arouet] à Dominique Vivant Denon.

Monsieur mon respectable camarade,

Non seulement je peux être malade, mais je le suis, et depuis environ quatrevingt-un ans.
Mais mort ou vif, votre lettre me donne un extrême désir de profiter de vos bontés. Je ne dîne point, je soupe un peu. Je vous attends donc à souper dans ma caverne. Ma nièce, qui vous aurait fait les honneurs, se porte aussi mal que moi: venez avec beaucoup d'indulgence pour nous deux; je vous attends avec tous les sentiments que vous m'inspirez.

Votre très humble et très obéissant serviteur

Voltaire