1751-10-09, de Voltaire [François Marie Arouet] à — Le Baillif.

Ma mauvaise santé mon cher camarade m'a empêché de venir m'informer de celle de Mylord Tirconnell.
Je vous supplie de vouloir bien luy témoigner aussi bien qu'à madame, l'intérest extrême que je prends à son rétablissement. Ils doivent l'un et l'autre me compter parmy ceux qui leur sont le plus véritablement attachez.

Le petit secrétaire que vous m'avez donné a grand besoin de vos avis. On prétend qu'il a fait venir à Potsdam cette comtesse polonaise avec la quelle on dit qu'il soupe et qu'il dîne souvent, on assure qu'il luy a écrit et qu'il m'a compromis. Il le nie, mais il a l'air un peu coupable, et depuis qu'il s'est servi de mon carosse pour aller au bordel, je le soupçonne d'être fort imprudent. Gardez moy je vous en suplie le paquet dont vous avez eu la bonté de vous charger, et comptez sur mon tendre et inviolable attachement.

V.