Versailles 3 juillet [1746]
Monsieur,
Je vous supplie de présenter mes très humbles remerciments à toutte L'académie. Je sens bien vivement le prix de la grâce qu'elle m'acorde. Non seulement elle m'associe à un des corps les plus respectables de L'Europe, mais elle me donne la seule consolation que je puisse recevoir de n'avoir pu consacrer mes jours à admirer de plus près votre auguste fondateur. Je me suis toujours regardé comme un de ses sujets, malgré L'éloignement des lieux, et le nouvau titre que L'académie daigne me donner me rend en quelque façon citoyen de Berlin. La gloire que cet établissement donne au règne mémorable de Frederic le grand m'en devient plus chère. Je mériteray au moins la grâce que je reçois par le zèle respectueux et inviolable que je conserverai toujours pour L'académie. Je vous prie monsieur de l'assurer de ces sentiments, et d'être persuadé de ceux avec les quels j'ay l'honneur d'être monsieur
votre humble et très obéissant serviteur
Voltaire