11e xbre 1774
Je suis honteux, mon cher ange, et je me reproche bien de vous parler d'autre chose que de votre situation, de votre douleur, et des tristes détails qui doivent vous occuper, mais peut-être que le mémoire que je vous envoie, et que m. le marq. de Villevieille doit vous faire remettre, sera pour vous une diversion intéressante.
Vous serez étonné, indigné et animé en le lisant. Vous encouragerez m. de Goltz à qui j'ai écrit. Vous pourrez lui faire lire ce mémoire qui doit faire le même effet sur son esprit que sur le vôtre et sur le mien. J'en fais tenir une copie à mon neveu d'Hornoy, et une autre à M. le marq. de Condorcet. Nous avons tout le temps de prendre nos mesures. J'ose être sûr du succès quand vous aurez le temps de recommander cette affaire si digne de vos bontés, et si intéressantes pour l'humanité entière. Je crains de vous presser et que vous ne pensiez que je vous presse. Je crains que vous ne quittiez vos propres affaires pour celle-ci. Gardez vous en bien; réservez la pour un moment de loisir.
Je vous adore, mon cher ange.