à Ferney, le 10 janvr 1774
Je vous demande bien pardon, monsieur, de n’avoir pas répondu plut tôt à la lettre que vous m’avez fait l’honneur de m’écrire.
J’ai été très malade, comme à mon ordinaire, et j’ai voulu laisser passer les compliments du jour de l’an.
Pour les compliments que vous recevez, monsieur, de toutes parts, sur votre belle et instructive histoire du maréchal de Saxe, ils ne passeront pas sitôt. Je vous supplie de me compter au nombre de ceux qui ont admiré les premiers cet ouvrage. Quoique je ne sois pas militaire, j’ai senti bientôt que vous avez fait le bréviaire des gens de guerre. Je souhaite que la France demeure longtemps en paix, et que quand il faudra marcher en campagne, tous les officiers sachent votre livre par coeur.
J’ai l’honneur d’être avec l’estime la plus respectueuse, monsieur, votre très humble et très obéissant serviteur.
Voltaire