Le 2 janvr [1753]
Je vous remercie, monsieur, des éclaircissements que vous avez bien voulu me donner sur votre traité de la lumière.
Je les reçois avec reconnaissance, et j'avoue qu'ils m'étaient nécessaires pour le bien entendre; car quoique je me sois autrefois occupé de mathématiques, j'en ai actuellement perdu l'habitude.
Quand je reçus votre lettre, je crus que c'était l'ouvrage d'un savant ordinaire, mais notre cher Clairaut m'apprend que vous êtes cet officier général de l'état major auquel le comte de Saxe écrivit avec cette brevitatem imperatoriam des anciens, en accourant à Ellenbogen en Bohême où vous conteniez avec moins de six cents hommes, par le poste que vous aviez pris devant le château de cette place, les quatre mille croates qu'il y fit capituler le lendemain: à homme de cœur courtes paroles. Qu'on se batte, j'arrive.Maurice de Saxe, billet auquel vous répondîtes si énergiquement.
Les sciences et les arts gagnent à être cultivés par les mains qui ont cueilli des lauriers. Frédéric fait de bons vers, le maréchal de Saxe des machines, et vous êtes mathématicien.
Recevez comme bien démontrées les assurances des sentiments respectueux avec lesquels j'ai l'honneur d'être &a.