à Ferney, le 8e janvr[1768]
Vous ne sauriez croire, monsieur, combien j'aime le stoïcien Caton, tout épicurien que je suis.
Vous avez bien raison de penser que l'amour serait mal placé dans un pareil sujet. La partie carrée des deux filles de Caton, dans Addisson, fait voir que les Anglais ont souvent pris nos ridicules. Je suis très aise que vous ne vous soyez point laissé entraîner au mauvais goût. Les Français ne sont pas encore dignes d'avoir beaucoup de tragédies sans amour; et je doute même que la mode en vienne jamais. Mais vous me paraissez digne de mettre au jour les vertus morales et héroïques sur le théâtre.
J'ai l'honneur d'être avec tous les sentiments d'estime que vous méritez, monsieur, votre &a.