18e 7bre 1773, à Ferney
J’envoie à mon cher ange le recueil des loix de Minos.
Je ne lui envoie point la Sophonisbe de Mairet pour être fidèle à mons serment, attendu que les parjures sont punis de Dieu.
Le jeune Monsieur Bontems, fils d’un riche banquier de Genêve, a bien voulu se charger de remettre ce paquet à mon cher ange. Quand Mr De Garville voudra il lui remettra un autre paquet. Il n’y a rien de nouveau entre le mont Jura et les Alpes. Ce qui serait nouveau ce serait de jouer à Fontainebleau les loix de Minos. M: De Richelieu me l’avait promis.
Je me flatte que Made De st Julien voudra bien le faire souvenir de sa promesse. Je laisse cette grande affaire à la prudence de mon cher ange.
Je le suplie de vouloir bien m’excuser auprès de Mr De Thibouville. Je suis si malade et si occupé de mille riens que je n’ai pas même le temps de dicter une plus longue Lettre.
Mille tendres respects à mes anges et à Mr De Thibouville.