25e 9bre 1772 , à Ferney
Je ne puis trouver, mon cher ami, la Lettre d’Helvétius sur le bonheur.
A l’égard du sujet de la Lettre je sais qu’il ne se trouve nulle part, et je ne vous le demande pas. Mais pour la Lettre je vous suplie de vouloir bien me la communiquer si vous l’avez. Il est bon de savoir ce qu’on dit de cet être fantastique après lequel tout le monde court.
Savez vous ce que c’est qu’un Sylla du jesuite La Rue qu’on attribue à Pierre Corneille? Je l’ai lu autrefois. S’il était de Corneille ce n’était pas de son bon temps.
On ne jugera je crois le procez de Minos que dans dix ou douze jours.
Voulez vous bien avoir la bonté de faire rendre cette Lettre à Mr D’Argental?
Vale.
V.
Je viens enfin d’avoir le bonheur d’Helvétius, c’est un livre. Je croiais que c’était un petit poëme à la main. Je vous demande pardon.