à Fernex, ce 21 Avril, 1772
Monsieur,
On vous a envoyé hier, par Le coche, un mémoire en faveur des esclaves du mont Jura.
J’ai obtenu de L’auteur, qu’il vous en confiât L’impression, en L’assurant de vostre goût, et de vos Lumieres. L’ouvrage, qu’il vous adresse, a mérité Les plus grands éloges de Monsieur De Voltaire. Ce grand homme dit qu’on ne peut rien faire de plus solide, de plus fort, ni de plus convainquant, pour le succez d’une affaire à La quelle vous savez qu’il s’intéresse avec tant de vivacité. La belle, La glorieuse approbation! Si Les simples requêtes présentées au Roy sur Le même sujet, ont eû tant de vogue, que Les imprimeurs de Geneve ne pouvaient presque suffire aux désires du public, jugez quel débit vous aurez de cet ouvrage, non seulement dans toute La Franche-Comté, mais dans toutes Les provinces du royaume, et dans toutes Les parties du monde, où il y a des cœurs sensibles aux droits de L’humanité. Les intéressez en prendront d’abord mille exemplaires. Ayez La bonté de m’écrire Le tems, où vous croyez qu’il pourront Les envoyer chercher.
J’espère que vous justifierez tout ce que j’ai dit de vous, que vous surpasserez même Les promesses que j’ai faites, et que vous ne Laisserez rien à désirer, ni pour La beauté du papier, ni pour L’élégance, ni pour L’exactitude de L’impression. Je vous Le demande pour vôtre propre gloire, et pour La satisfaction de L’auteur, et du public: et je vous en prie par toute La bonté, dont vous m’honorez, et par touts Les sentiments vifs et sinceres, avec Les quels j’ai L’honneur d’être
Monsieur
Vôtre trés humble et trés obéïssant serviteur
Adam