A Chanteloup, ce 11 mars 1771
Ma chère petite-fille, l’abbé et votre grand’maman vous écrivent si exactement, que je vous ai épargné les rabâchages de votre vieux grand-père; il faut cependant que je vous marque le désir passionné que j’ai que vous réalisiez le projet de venir visiter vos vieux parents.
Tout franchement, je meurs d’envie de vous voir arriver, et je serai, je vous assure, très heureux si vous avez l’amitié et le courage de venir ici. J’espère que vous y serez bien. Le sentiment le plus tendre vous y soignera. Je ne crois pas que vous ayez besoin de permission, nous sommes de la même famille.
Faites moi le plaisir d’écrire à Voltaire que vous m’avez envoyé la lettre à son ami et le mémoire d’articles qui courent Paris, et qui, ainsi que la lettre, sont de lui, et que, en réponse à cet envoi, je vous avais prié de lui mander que j’avais reçu les deux pièces. Cette lettre très simple, de votre part, lui fera faire quelques réflexions.
Adieu, ma chère petite-fille; écrivez nous donc positivement que vous viendrez ici.