5 mars 1770
Un vieillard de soixante et seize ans est attaqué depuis longtemps d'une humeur scorbutique qui l'a toujours réduit à une très grande maigreur, qui lui a enlevé presque toutes ses dents, qui s'attache quelquefois aux amygdales, qui lui cause souvent des borborygmes, des insomnies &c. &c. attachés à cette maladie, supplie m. Bouvard de vouloir bien avoir la bonté d'écrire au bas de ce billet s'il pense que le lait de chèvre pourrait procurer quelques soulagements.
Il est ridicule peut-être de prétendre guérir à cet âge; mais le malade ayant quelques affaires qui ne pourront être finies que dans six mois, il prend la liberté de demander si le lait de chèvre pourrait le mener jusque là?
Il demande si on a l'expérience que le lait de chèvre, avec quelques purgations absolument nécessaires, ait fait quelque bien en cas pareil?
V.