14e Juin 1769 à Ferney
Il est vrai, Monsieur, que j'avais projetté il y a deux ans de faire un petit voiage en Italie; vous en étiez le principal objet.
Je voulais alors avoir avec moi quelque jeune homme Italien instruit et sage, qui pût me rendre le voiage plus agréable. Mais la longue maladie qui m'a mis aux portes du tombeau ne m'a pas permis de remplir mes vues. Si j'étais assez heureux pour me pouvoir transplanter, je viendrais moi même vous demander la personne que vous voulez bien me proposer, mais il n'y a plus de plaisir pour moi, et je ne dois penser qu'à mourir au pied des Alpes, aulieu de les franchir pour venir vous embrasser. Conservez moi des bontés qui feront ma consolation jusqu'à mon dernier moment.
V.